LES PRIMATES &
L'ÉVOLUTION HUMAINE
Quand les premiers primates, il y a environ 65 millions d'années, développèrent des ongles plats, cette évolution fut certainement causée par le comportement de leurs propres ancêtres.
Si vous perdez vos griffes, c'est probablement parce que vous ne vous en servez pas tant que cela et qu'une nouvelle activité crée le besoin d'améliorer cet outil.
Le tranchant de leurs griffes fut enlevé pour qu'ils puissent toucher et manipuler leur propre peau sans se blesser, et partiellement pour mieux se nettoyer.
Alors nos ancêtres, du moins les premiers primates, étaient possiblement pacifiques et peu agressifs, mais aussi des individus propres.
Les ongles plats ne représentent qu'une partie des changements physiques nécessaires pour rendre le toilettage possible.
Tout le bout du doigt est devenu une sonde avec;
•Le développement d'un coussin ultra-sensible en dessous,
•La création d'un «lit de l'ongle» sous l'ongle. Bourré de terminaisons nerveuses, il amplifie les sensations qui proviennent de l'ongle.
Le toilettage exige aussi que certains mécanismes nerveux soient en place.
La majorité des actes de toilettage sont induits par des démangeaisons et des douleurs générées par la peau des endroits qui en ont besoin.
Vous réagissez à des signaux.
De plus, pendant le toilettage, vos actions sont guidées par des sensations spécialisées émanant de la peau elle-même.
Certains pensent que les premiers primates, ainsi que leurs ancêtres, étaient des animaux nocturnes.
Je suis d'accord avec cette hypothèse parce que le toilettage est basé sur le sens du toucher.
On peut parler du sens du toucher qui se répare lui-même, alors les individus qui s'y adonnent doivent se concentrer sur ce sens à l'exclusion de tous les autres.
Les sensations que l'on ressent sont personnelles et ne peuvent pas être ressenties par quelqu'un d'autre, alors je crois que le toilettage s'est développé en activité solitaire.
Tiré de la page Les ongles sur ce site
Tout comme les sabots, les ongles ont évolué à partir des griffes des reptiles.
Voilà environ soixante-cinq millions d'années, une réduction de l'épaisseur de la couche profonde des griffes a entraîné l'apparition d'ongles chez les premiers primates.
Les primates ne sont pas les seuls à posséder des ongles plats, certains marsupiaux en ont aussi.
Voilà un bon exemple d'évolution parallèle; celle où l'on constate le développement de similarités chez des lignées distinctes.
Cela démontre que les ongles plats sont un objectif important de l'évolution.
Il existe une phase évolutionnaire intermédiaire entre les griffes et les ongles; on la nomme griffe de toilette.
Les premiers primates en étaient pourvus au second doigt de leurs mains et pieds.
Tout comme les ongles, les griffes de toilette sont constituées de kératine.
Leur forme est semblable à celle des griffes, mais leur extrémité est moins pointue.
Les primates prosimiens ont encore des griffes de toilette de nos jours, tandis que les ongles de quelques espèces de singes d'Amérique du Sud ont régressé en griffes.
Nous avons tous observé des chiens se gratter.
Certains animaux se frotteront contre un rocher ou un arbre, alors que d'autres se rouleront sur leur dos pour râper leur peau contre le sol.
Évidemment, il se pourrait que des parasites causent leur inconfort, mais mes observations me disent que ces animaux ressentent les mêmes démangeaisons et douleurs déplaisantes que nous.
Les animaux avec des sabots sont bien mal équipés, tandis que ceux avec des griffes ne peuvent pas mettre de pression sur leur peau sans la transpercer.
Or, l'effet guérissant du toilettage est basé sur l'action de mettre de la pression sur la peau.
L'aplatissement des ongles n'a pu évoluer que d'une volonté d'agir, de travailler sur la source de ces sensations déplaisantes.
Je ne crois pas que les activités de toilettage des images du haut de cette page soient celles qui ont mené à l'évolution des ongles plats chez les premiers primates, ni qu'elles seraient suffisantes pour entraîner un tel changement.
© Paul Williams
© David Dennis Photos
© .robbie
© thsutton
Nous avons tous vu des photos et des vidéos de primates qui se toilettent l'un l'autre.
Un des individus effectue la besogne de toilettage (le toiletteur), tandis que l'autre (le toiletté) prend une pose crispée.
Dans presque tous les cas, le toiletteur se sert de son sens de la vue pour guider ses actions.
Le toilettage est le procédé par lequel on déplie la peau et il ne peut être confondu avec l'enlèvement de parasites ou de débris.
Je suis bien peiné de dire qu'aucun des primates ci-dessus ne se toilette.
Cette affirmation est basée sur ma propre expérience du toilettage et des gestes qu'il demande.
Les deux principaux problèmes sont;
•Leur utilisation du sens de la vue,
•Ils ne le font pas individuellement.
Ceci étant dit, certains primates se toilettent probablement correctement, comme nous le verrons plus loin.
Plusieurs tâches sont effectuées;
•Ils retirent les parasites, qui sont souvent mangés sur-le-champ,
•Ils nettoient la fourrure,
•Ils grattent les imperfections de la peau.
•...
Le toiletteur enlève tout ce qui lui semble anormal du poil du toiletté; des poux, des tiques, des insectes, des brindilles, des bouts de plantes, ...
Si quelque chose attire son attention sur la peau elle-même par contre, elle sera investiguée avec l'ongle; alors les galles, les boutons, les marques, ... se feront tous racler.
Ce dernier point est important, car pendant qu'ils travaillent sur la peau elle-même, ils accomplissent un peu de vrai toilettage.
Après que les premiers primates eurent développé le toilettage, nous avons vu comment nos ancêtres se sont mis à utiliser leur vue plutôt que leurs autres sens.
Ceci les a amenés à trop se fier à ce sens.
Cette tendance aura été nuisible à leur technique de toilettage, car comme nous l'avons vu dans la section sur l'usage du miroir;
•Les plis se discernent très mal,
•Si vous vous servez de votre sens de la vue, il submerge votre faible sens du toucher.
Toutes les procédures nécessaires au toilettage peuvent s'effectuer la nuit, avec les yeux fermés ou détournés.
Les plis, vous pouvez les sentir avec vos ongles, mais pas les voir.
Le toilettage dépend de sensations qui proviennent de la peau pour diriger et orienter vos gestes.
Dès que vous utilisez votre sens de la vue, celui-ci est si puissant que vous vous y fiez immédiatement et toute votre technique change.
Cette situation est complexifiée, chez les autres primates, par la présence d'une fourrure épaisse.
Pendant le toilettage, vous utilisez vos ongles et vos bouts de doigt pour enlever les cellules mortes et pour déplier la peau de votre corps et de votre visage.
La vidéo suivante vous informera sur les techniques de toilettage:
Vous pouvez souvent constater par vous-même si un primate est bien ou mal toiletté.
Vous n'avez qu'à regarder sa peau.
La plupart du temps, les primates ont des plis visibles qu'ils n'auraient pas s'ils avaient, même légèrement, toiletté le secteur.
© Picture Taker 2
© Picture Taker 2
Comme vous pouvez le constater, vous avez de l'expérience dans l'évaluation des plis parce que vous le faites déjà sur les humains.
Souvent toutefois, les plis ne sont pas visibles; ils donnent une impression de laideur pendant des années avant que vous puissiez les discerner.
Les grands singes sont parmi les plus sévèrement pliés de tous les primates.
Leur nez devient si aplati que leur respiration en est sûrement restreinte.
Les chercheurs qui surveillent de près leurs activités nous disent qu'ils passent, en moyenne, entre une et deux heures par jour à se toiletter.
Chaque espèce, sous-espèce et même certaines communautés possèdent leurs propres habitudes et raffinements.
On peut distinguer trois types d'usage;
•Le toilettage maternel,
•Le toilettage social,
•Se toiletter soi-même.
L'aspect social éloigne les primates d'un toilettage adéquat.
Le toilettage personnel est accompli par un individu en solo.
Il nous intéresse davantage, car il représente souvent un toilettage véritable, celui qui déplie la peau.
Notre difficulté à l'étudier vient du fait qu'il soit très intime et qu'on l'effectue quand on est seul.
À cause de cela, nous ignorons combien d'auto-toilettage est accompli.
Dès que le bébé naît, il est accueilli dans ce monde par la langue chaude de sa mère, qui lui lèche le visage.
Elle enlèvera ce qui reste des membranes d'accouchement et nettoiera le nouveau-né avec sa langue.
Quelques minutes plus tard, elle commencera à toiletter le bébé, tout en l'inspectant.
Plusieurs séances de toilettage auront lieu chaque jour et ces soins se poursuivent pendant toute l'enfance, parfois davantage.
Malheureusement, la technique de toilettage des mères est biaisée puisqu'elles se servent de leur vue et que cela les empêche de bien faire leur travail de dépliage de peau.
© fortes
Sans doute excellent-elles, cependant, à enlever les parasites et à garder la fourrure propre.
Les habiletés de toilettage acquises par les enfants devraient se transformer en habitudes de toilettage personnel quand ils deviennent adultes.
Mais elles ne le font pas.
Au lieu de cela, les individus tentent de remplacer le toilettage de leur mère par celui de quelqu'un d'autre et cela devient du toilettage social.
Le toilettage est l'activité sociale la plus importante chez presque toutes les espèces et il joue un rôle majeur pour diffuser les tensions à l'intérieur des groupes.
L'émergence de l'aspect social du toilettage est très similaire à ce que les bonobos ont fait avec le sexe.
Dans les groupes de bonobos, le sexe a été détourné de son rôle pour la reproduction pour ensuite être régi par des coutumes sociales.
De même, les procédures et les règles qui entourent le toilettage social le font dévier de sa fonction de déplier la peau.
Le toilettage social ne serait pas mauvais s'il était exécuté également par tous, sur tous, mais il est souvent basé sur le rang des participants.
© kibuyu
Néanmoins, le toilettage social favorise la proximité et l'entraide et ces attitudes présentent certainement de nombreux avantages.
Il sert de ciment pour leurs communautés.
Malheureusement, leur utilisation de leur sens de la vue supplante totalement leur sens du toucher sur lequel ils devraient se concentrer.
En fin de compte, ils accomplissent très peu de toilettage et leur peau reste pliée.
Le toilettage est devenu un comportement instinctif chez les primates voilà au moins 65 millions d'années.
Qu'est-il devenu?
Comment a-t-il évolué chez les humains?
La réponse est simple; vous ressentez l'instinct du toilettage plusieurs fois par jour, vous l'appelez démangeaison, mal ou douleur.
Alors, vous réagissez totalement incorrectement en vous grattant ou en l'ignorant.
Cette attitude est fondée sur une sur-dépendance à la vue.
Au lieu de cela, vous devriez explorer votre peau avec votre sens du toucher.
LES SOINS DE LA PEAU
La science ne trouvait pas la douleur
Les plis et le système nerveux
Les plis réduisent le flux sanguin
LA BEAUTÉ
LA PEAU ET LES PLIS
L'ÉVOLUTION HUMAINE
LES PRIMATES
Mon histoire
Au revoir, les toiletteurs